Ce jeudi 18 décembre 2014 a eu lieu le dernier Conseil Communal de l’année, précédé par la réunion conjointe du Conseil Communal et du Conseil de l’Action Sociale (CPAS).
Après un rapide retour de Sylvianne Simon, présidente du CPAS, sur les «économies d’échelles» et synergies entre la commune et le CPAS, un état des lieux des travaux en cours dans les différents logements sociaux de la commune nous a été présenté, sous forme d’un diaporama.
Le budget 2015 du CPAS a ensuite été présenté, tambour battant. Celui-ci est en équilibre et suit les augmentations d’usage, principalement liées aux évolutions salariales (dont pensions). Une surprise, malgré tout : ce budget n’anticipe pas les futures mesures d’exclusion de chômeurs par l’Onem, qui prendront cours dès janvier 2015, et verront inévitablement augmenter les «bénéficiaires» de l’aide du CPAS dans les mois à venir.
Ces chiffres sont pourtant connus – 36 exclusions annoncées pour la seule commune de Gedinne – et le CPAS aurait dû, de notre point de vue, provisionner dans son budget 2015 les montants qui seront nécessaires pour accueillir et prendre en charge ces personnes. Le choix a plutôt été fait d’attendre ces exclusions et n’en tenir compte que dans le budget 2016… avec un risque de dépassement du budget 2015. Majorité comme opposition ne semblent pas s’émouvoir de la situation, puisqu’aucune remarque n’a été émise sur la question.
Le Conseil Communal aura commencé, lui, par l’annonce de la démission de Xavier Michaux, tête de liste de « L’Equipe » lors des dernières élections communales de 2012. Sa démission a été acceptée à l’unanimité, et n’a donné lieu à aucun commentaire ni explication. Il semble que Xavier Michaux soit « fatigué » du manque d’écoute, de la part de la majorité en place, des remarques et propositions faites par la minorité, parfois tout autant constructives que critiques. Il a décidé de se recentrer sur ses activités professionnelles et sa vie familiale. Nous lui souhaitons bonne chance pour la suite.
Après une série de points de « gestion quotidienne » approuvés à l’unanimité, le thème important de ce Conseil Communal aura été le budget communal pour l’année 2015. Cette année, les débats auront été moins houleux qu’ils ont parfois pu l’être les années précédentes – principalement concernant une certaine opacité du budget à l’extraordinaire -, et le dialogue entre majorité et opposition était courtois et respectueux. Cela n’a pas empêché d’aborder les sujets qui fâchent, et justifient le vote négatif de la minorité pour ce budget, tant à l’ordinaire qu’à l’extraordinaire.
Au rang des sujets polémiques, deux épines importantes dans la chaussure de la majorité – sur lesquelles nous ne manquons d’ailleurs pas d’attirer régulièrement votre attention – : le bassin didactique et la cogénération.
En ce qui concerne le bassin didactique, d’abord, la minorité s’inquiète principalement de voir le budget de ce projet systématiquement augmenter, sans que pour autant tous les travaux de réalisation de celui-ci ne soient pris en compte.
Concrètement et simplement exprimé : le projet de bassin didactique est un gouffre financier, dont le budget ne cesse d’augmenter (nous en sommes maintenant « officiellement » à 750.000€ !), et pour lequel la majorité avoue d’ailleurs – du bout des lèvres – nager en pleine obscurité. Le projet navigue à vue, le bateau prend l’eau de toutes parts, le naufrage est annoncé. Ce bassin didactique va tout bonnement « couler » les finances communales ! Et pas seulement par sa construction – pour laquelle le budget définitif n’est toujours pas arrêté -, mais encore par son exploitation.
Le fonctionnement et l’entretien d’un tel navire est extrêmement couteux, et la commune ne présente toujours pas le moindre «business plan» pour le fonctionnement de celui-ci. Le bourgmestre dit «espérer» que ce bassin didactique rencontrera un certain succès, mais ne semble avoir aucune réelle vue sur l’intérêt de la construction d’une telle infrastructure dans une petite commune rurale comme la notre… à part le fait de mettre ce projet comme une plume à son chapeau, dans l’espoir de voir sans doute baptisée un jour cette bâtisse de son nom (« Bassin Didactique Vincent Massinon » ?!?).
Le plus inquiétant est de clairement voir maintenant la majorité douter de la validité de ce projet… mais refuser de faire marche arrière, ce qui serait pourtant tout à son honneur. L’homme se grandit de reconnaître ses erreurs!
La seule « bonne » nouvelle de cette aventure, c’est que la commune s’est – enfin – décidée à – envisager de – créer une Régie Communale Autonome, sur le modèle de celle qui existe à Beauraing. L’avantage de cette structure réside essentiellement – dans l’esprit du Collège – dans l’opportunité de pouvoir récupérer la TVA ! Celle-ci prendrait en charge la gestion des infrastructures sportives de la commune… dont le bassin didactique à venir.
L’autre feuilleton rocambolesque – nous en sommes au moins à la troisième saison… – est celui de la cogénération.
Rien n’a jusqu’ici été concrètement décidé, mais l’on semble plutôt se diriger vers des chaudières à mazout que vers une solution de cogénération. Fini, donc, le beau projet, pensé et proposé par notre actuel bourgmestre, à l’époque où il faisait encore partie des bancs de la minorité ?
Bien sûr, ce projet a rencontré bien des difficultés dans sa conception autant que lors de son exploitation… Bien sûr, le fonctionnement de la cogénération n’a jamais été à la hauteur des ambitions de ses concepteurs et espoirs de rentabilité et efficacité pour la commune… Mais faut-il pour autant s’avouer vaincu, alors que la technologie a fait d’énormes progrès depuis cette première « expérience », et que plusieurs communes ont maintenant installé des systèmes fonctionnels, efficaces… et rentables ?!?
Pourquoi ne pas pousser plus avant les recherches et investigations sur l’utilisation des déchets – ou « sous-produits » de nos forêts ? Quitte à réfléchir de manière plus large, « intégrée », sur l’exploitation plus efficace et rentable que nous pourrions faire de nos forêts, d’une manière générale, plutôt que voir systématiquement partir l’ensemble de notre production vers d’autres contrées, sans en retirer tous les bénéfices possibles ?!?
Bien sûr il s’agit d’un gros dossier, mais l’expérience fructueuse de la mise autour de la table des petits propriétaires forestiers, initiée dans la foulée de notre soirée thématique d’avril 2011 et prolongée par la Cellule d’Appui à la Petite Forêt Privée de l’Office Economique Wallon du Bois, montre qu’il faut du temps, de la persévérance et de l’endurance pour porter à bien ce type de projet « intégré ».
Nous invitons la commune à mettre sur pieds un groupe de travail, qui rassemblerait les forces vives et motivées par la problématique de la gestion de la forêt, pour réfléchir sur la question. Le groupe rassemblé autour du PCDR/CLDR, qui a déjà produit des « fiches projets » dans ce sens, pourrait par exemple être un « groupe ressource » idéal…
Le Conseil Communal « public » (4 points étaient à l’ordre du jour de la partie « huis-clos » du CC) se sera terminé par la double proposition de motion, déposée par la minorité, concernant le TTIP : le projet d’accord transatlantique – principalement commercial – dont nous avons longuement parlé dans notre dernier journal local « Pas piqué des Verts ».
La première de ces motions, qui proposait à la commune de manifester son désaccord avec les négociations en cours – dont les effets désastreux attendus ne sont plus à prouver -, et pouvait apparaître comme une motion de « bon sens » (plusieurs communes l’ont d’ailleurs déjà ratifiée), n’a malheureusement pas été retenue par la majorité (excepté Sylvianne Simon, qui en tant que présidente du CPAS semble plus attentive aux conséquences négatives que ce TTIP va provoquer pour l’ensemble de la population européenne, petites communes rurales comme la nôtre y compris).
Au contraire, notre bourgmestre Vincent Massinon s’est fendu d’une déclaration « personnelle » – dont il a le secret – qui témoignait malheureusement d’une naïveté confondante de sa part concernant la portée du futur TTIP. Encore une fois, malheureusement, celui-ci sous estime encore la portée – ne fût-ce que symbolique – que peut avoir la position d’une commune, aussi petite soit-elle, dans l’avis qu’elle émet, qu’elle renvoie au monde politique, lors de tels débats. Julien Grandjean, président du Conseil Communal, a pour sa part défendu l’idée de… s’abstenir sur ce vote, pour des raisons qui ressemblent plus à celles qui motivent les autruches à s’enfoncer la tête dans le sable que celles qui poussent les honnêtes gens à s’intéresser aux débats d’idées et aux enjeux politiques !
Encore une opportunité ratée, malheureusement…
Vous l’aurez compris, ce dernier Conseil Communal nous aura laissé un goût quelque peu amer. Nous pouvons souhaiter que la « trêve des confiseurs » porte conseil à nos élus, afin de leur permettre d’évoluer positivement sur les dossiers les plus sensibles – le bassin didactique et la cogénération, en priorité – et nous les ramène dès janvier 2015 avec des propositions autrement réjouissantes.
Conseil communal sur l’avenir.net:
http://www.lavenir.net/article/detail.aspx?articleid=dmf20141219_00576113
Et sur gedinne.blogs.sudinfo:
http://gedinne.blogs.sudinfo.be/archive/2014/12/20/cons-com-de-gedinne-18-decembre-2014-134154.html
Sur ce, nous vous souhaitons à toutes et tous, de bonnes fêtes de fin d’année!