Le conseil communal qui aurait dû se tenir le mardi 5 juin, n’a donc pas eu lieu en l’absence des 7 représentants de la minorité et de celle de la Présidente du CPAS, Sylvianne Simon membre de la majorité, quoique que l’on puisse dorénavant en douter. L’opposition accusait le Bourgmestre de vouloir faire passer en force un projet de sécurisation de l’accès au hall de la rue de la Morie.
La deuxième convocation a eu plus de succès. Les quinze membres du conseil étaient présents ce jeudi 14 juin 2018.
Le Collège a remis pour information son rapport pour l’année 2017 ; ensuite, le Directeur financier, Pierre Demanet a présenté les comptes de l’exercice 2017.
Ils sont en boni à l’ordinaire de 739 393 € et à l’extraordinaire de 758 700 €. Si ces chiffres paraissent positifs, il précise que les ventes de bois ont chuté de 935 000€ de même que les revenus du loyer des chasses, revus à la baisse lors de la dernière reconduction des baux. Bilan 1 million € de recettes en moins. Il rappelle que quand les revenus sont en baisse et les dépenses en hausse, il conviendrait d’être prudent. Avec un budget aussi dépendant des ventes de bois, il faut mettre en réserve lors des années fastes. Et à défaut de comprimer les dépenses, il faut avoir recours à l’emprunt ; les taux sont historiquement bas bien que selon lui, cela ne durera plus.
Au vu de ce bilan comptable et du rapport du Collège, l’opposition relève
- Que le personnel technique n’a pas été renouvelé (de 2014 à 2018, perte de 5 agents statutaires),
- Que beaucoup de dépenses prévues n’ont pas été réalisées telles que l’agrandissement de la Maison communale, l’équipement des salles des fêtes,
- Que l’on vit au–dessus de nos moyens,
- Que le Collège a privilégié les achats de (vieux) biens immobiliers : lycée, institut, rue des Sabotiers…
- Que rien n’est fait pour entretenir le patrimoine forestier : quais, voiries, suppression de la pépinière communale,
- Que des mises à blanc de 60 hectares telles que celle de la Virée des Doucettes entame le capital forestier gedinnois, que pour ces questions techniques, des commissions devraient être mises en place.
- Qu’en 12 années de Plan Communal de Développement Rural (PCDR) rien n’a été réalisé.
A ces attaques, le Bourgmestre et l’Echevin des forêts, Pierre Rolin répondent
- Que les réalisations ne suivent pas car il ne dispose pas du personnel nécessaire pour la réalisation des multiples cahiers des charges
- Que les dépenses pour le Fonds des communes et la zone de police sont en hausse alors que les recettes communales sont en baisse notamment à cause du tax-shift (baisse des impôts voulue par le Gouvernement de Charles Michel au niveau fédéral, ce qui a un impact sur les dotations aux communes)
- Que la Région wallonne n’est pas pressée de libérer les subsides pour le PCDR d’autant que le taux de subsidiassion de ces travaux diminue d’année en année.
- Que la baisse du loyer des chasses a été votée à l’unanimité, notamment avec l’accord de Jean-François Colaux,
- Que pour les travaux forestiers et les mises à blanc, c’est le DNF qui propose, la Commune suit
Finalement, après ce long débat, le compte 2017 est approuvé à l’unanimité, à 15 voix pour.
Les comptes 2017 du CPAS sont présentés par Sylvianne Simon, sa Présidente.
Il faut noter que le nombre de personnes bénéficiant du RIS (revenu d’insertion sociale) a plus que doublé : 54 personnes au lieu d’une vingtaine. Pour la deuxième fois, la politique du Gouvernement fédéral est mise en cause : en effet, cette augmentation des bénéficiaires du RIS va de pair avec le durcissement des conditions du droit aux allocations de chômage.
Le compte est voté à l’unanimité.
Vient alors le point qui fâche : l’aménagement des accès au hall sportif avec création d’un piétonnier et la mise en sens unique de l’accès aux véhicules.
Ce point avait provoqué la politique de la chaise vide de l’opposition au dernier Conseil et avait déjà été controversé lors du Conseil de mai.
Le Bourgmestre signale qu’il a obtenu l’accord de la CCATM et de la direction de Dinaphi (services de secours de Dinant-Philippeville)
L’opposition reproche au Collège de ne pas avoir consulté les usagers que sont les pompiers et les voisins du site. Elle signale qu’en vingt ans, aucun accident n’a été à déplorer rue de la Morie, que la création d’un piétonnier par le bas (caserne des pompiers) coûterait moins cher que d’y réaliser une nouvelle voirie de jonction. Une fois de plus elle regrette que l’on ne tienne pas compte de son avis.
Comme il le craignait, le Collège voit son projet refusé par la minorité à laquelle, une fois de plus s’est ralliée Sylvianne Simon
7 voix pour – 8 contre.
Vincent Massinon attendra donc la prochaine législature pour représenter son projet.
Les points suivants concernent des marchés de travaux : le pavage de la cour du lycée et de la maison communautaire de Willerzie ainsi que l’entretien des rues de la Chavée à Vencimont et de la rue de la Croix-Scaille à Willerzie. L’opposition regrette que le pavage de la cour du lycée intervienne avant la réalisation des travaux aux bâtiments.
Les points sont votés à l’unanimité.
Les deux points suivants, concernent la création d’une aire multisports à Gedinne et la mise en place d’un comité d’accompagnement, condition nécessaire à l’octroi de subsides.
Sylvianne s’oppose à ce projet, considérant qu’il n’y a jamais personne qui utilise ces installations et que c’est donc encore 70 000 € de partis pour rien.
Points à 14 voix pour et 1 contre.
Le point suivant consiste en la décision de prise en charge dans le cadre d’un fonds FEDER, de la réalisation d’une étude pour la redynamisation du Village de Vacances de Vencimont avant d’en renouveler le bail d’exploitation.
15 voix pour.
Tous les points suivants sont adoptés à l’unanimité, il s’agit
– du rapport d’activité, des comptes et de la révision des statuts de l’association de projet (parc naturel)
– de la participation financière pour le projet du GAL « Ardenne méridionale »,
– des ordres du jour d’assemblées générales d’ORES, du BEP, d’IDEFIN et d’INASEP.
Le dernier point consiste en questions orales au Collège.
L’opposition demande qu’il soit mis l’accent sur le nettoyage des avaloirs et l’entretien des villages.
La question de la surexploitation des forêts communales revient sur le tapis (voir ci-dessus) ; il est aussi question du lagunage des eaux résiduelles de Malvoisin avec maintien de la mise en « épuration individuelle » de certains quartiers.
La suite du Conseil se tient à huis clos.
Conclusions :
Cette législature aura finalement été assez houleuse. Rappelons-nous la défection de Stéphanie Gendarme (l’Equipe), son remplacement puis sa démission et les multiples revirements de Sylvianne Simon qui fait basculer, selon son gré, la majorité dans l’opposition et vice-versa.
La cause en est une trop faible majorité pour le groupe du Bourgmestre mais aussi sans doute un manque de dialogue au sein du Collège.
Financièrement, on doit constater que la marge diminue même pour une commune qui doit être considérée comme riche. Les décisions du Fédéral impactent directement les recettes et les dépenses communales : zones de police, services de secours fonds des communes…..
Une nouvelle vision budgétaire serait-elle à mettre en place pour la prochaine législature ?