Traditionnellement, le Conseil communal de décembre est celui des budgets : ceux du CPAS et ceux de la commune.  D’autres points ont aussi été traités lors de cette séance de fin d’année 2020, dont la RCA (Régie Communale Autonome) et l’abattoir communal.

RCA – Plan d’entreprise

Deux points concernaient la mise en route de la RCA (Régie Communale Autonome), qui gèrera dorénavant principalement les infrastructures sportives de la commune : l’un sur prise de participation de la commune de 50.000€ dans la RCA, l’autre sur le Plan d’entreprise de ladite RCA.  Rien à redire concernant la prise de participation : la RCA a effectivement besoin d’un « capital » pour démarrer son activité, et le montant proposé nous semble cohérent.  Un volet du Plan d’entreprise a néanmoins attiré notre attention.

En effet, s’il s’agit d’une première ébauche, un point nous interpelle néanmoins : le fait que le bassin didactique soit dès facto considéré comme bénéficiaire, à l’inverse des autres installations sportives (déficitaires), et alors qu’il n’est toujours pas en activité et qu’aucun business plan n’a jamais été produit, malgré nos régulières interpellations en ce sens.  Le bourgmestre rapporte qu’il s’agit d’une projection faite par le bureau d’étude qui a permis la constitution de la RCA, en effectuant un « copier-coller » d’autres infrastructures dans d’autres communes, qui accueillent des intervenants privés qui louent le bassin de l’ordre de 2h par semaine.  Nous avions, en son temps, fait notre petite enquête auprès des kinés de la région (les professionnels auxquels Vincent Massinon fait probablement référence), et il s’avère qu’ils ne sont – malheureusement – pas intéressés par un tel usage du bassin didactique, leur patientèle – ayant besoin de ce type de soins – n’étant pas suffisamment importante que pour louer l’infrastructure (comme semble le projeter le bureau d’étude).

Ce point sera prochainement abordé en CA de la RCA : nous ne manquerons pas de revenir sur cette question, et de faire corriger les chiffres si nécessaire.

Budget communal – Ordinaire et extraordinaire – Exercice 2021

Nous ne sommes pas rentrés dans le détail des chiffres, et avons plutôt fait des remarques générales.

En effet, le budget est un « acte politique » de la majorité, qui présente et défend par celui-ci la politique qu’elle envisage dans l’année à venir ; à la différence des comptes annuels, qui sont eux une vision objective de la situation budgétaire de la commune, et de son évolution au fil des ans (mise en perspective sur 4 ans).

Nous nous inquiétons donc, au regard de la situation actuelle (diminution de la vente des bois cette année encore – estimées à 1.800.000 € dans le budget -, conséquences à venir de la période Covid-19, avec pertes de revenus de l’IPP… mais aussi suite à la perte d’activité économique de l’Horeca, des commerces « non-essentiels »,… et une possible intervention du CPAS suite au deux vagues de Covid), que le budget communal continue de lentement augmenter.  En effet, l’augmentation des Recettes sert à « combler » l’augmentation des Dépenses : c’est un exercice comptable et politique… plutôt que budgétaire !

La commune continue de vivre au-dessus de ses moyens : il est impératif qu’elle réduise la voilure.  Nous resterons attentifs aux réajustements budgétaires qui ne manqueront pas d’arriver en cours d’année, et surtout aux comptes de l’année écoulée (2020) puis de l’année en cours (2021) qui, nous le craignons, continuerons de témoigner de la mauvaise santé économique et budgétaire de notre commune.

Nous avons malgré tout bien fait la distinction entre gestion responsable et ambition : on peut rester ambitieux dans les politiques que l’on mène et les projets que l’on porte… tout en ayant une gestion responsable des deniers publics !

Nous saluons néanmoins l’investissement dans les travaux forestiers, que nous réclamons depuis plusieurs années.

Abattoir communal (augmentation des tarifs)

L’abattoir communal se trouve dans une situation inquiétante, depuis un moment déjà.  D’une part, l’infrastructure est déficitaire (de l’ordre de 70-80.000€ par an, « épongés » par la commune), et par ailleurs, elle est pour la deuxième année consécutive sous les foudres de l’AFSCA : après un carton orange l’an dernier, c’est plutôt un carton rouge qu’elle a reçu cette année-ci.  Nous sommes inquiets de cette situation, et de l’avenir de l’abattoir.

Afin de tenter de résoudre – pour partie – la situation, la majorité propose, pour la deuxième année consécutive, une augmentation des tarifs.  La commune se trouve en gros dans la même situation que pour les infrastructures sportives : les tarifs n’ont pas été suffisamment régulièrement augmentés, et les augmentations ici proposées tiennent plutôt du « rattrapage » par rapport aux prix du marchés.  En attendant, pour les utilisateurs de l’abattoir, une augmentation de l’ordre de 25% en une fois apparait – à juste titre – comme une « grosse » augmentation.

Même si cette augmentation pourra apporter une bulle d’air à l’abattoir, nous ne pensons pas que cela résolve la situation à long terme.  En effet, d’autres problèmes subsisteront car ils sont « structurels » : l’abattoir est trop petit par rapport à la demande, le personnel ne travaille pas dans des conditions optimales et est « au four et au moulin », entre le travail d’abattage et la charge administrative ; la chaine de commandement reste nébuleuse malgré la nomination récente d’un nouveau responsable du personnel ouvrier ; les exigences de l’AFSCA sont également difficiles à respecter…  De plus, un nouvel atelier de découpe, porté par la coopérative Cofarme et les neufs communes du Parc naturel, devrait prochainement venir s’accoler au bâtiment de l’abattoir, ce qui devrait augmenter la pression sur un « outil » saturé.

Compte-tenu de la situation, et après nous être renseignés et documentés, nous proposons un projet ambitieux, qui puisse assurer un avenir viable à l’abattoir.

Dans la mesure où l’abattoir est déficitaire, que le bâtiment date (+/- 50 ans) malgré sa rénovation (il y a 20-25 ans) et qu’il est à saturation (il tourne à quasi 100%, et certains se tournent vers d’autres abattoirs, dont des éleveurs de Cofarme), pourquoi ne pas envisager la construction d’un nouvel abattoir, sur l’extension de la ZAE (Zone d’Activité Economique) près de la gare : une infrastructure correctement dimensionnée pour être rentable (ou au minimum financièrement à l’équilibre) et qui permette d’utiliser les techniques modernes, avec intégration de l’atelier de découpe projeté par Cofarme (Parc naturel).  Le montage financier pourrait se faire par un partenariat public/privé, associant les 9 communes du Parc naturel, la coopérative Cofarme, et d’éventuels autres partenaires.  Il n’est de plus pas exclu qu’une telle – nouvelle – infrastructure puisse bénéficier de subsides pour sa création et son fonctionnement, ainsi qu’un soutien du BEP (Bureau Economique de la Province de Namur).

Ce nouvel outil répondrait aux normes et pratiques professionnelles récentes, et permettrait de plus des économies d’échelle par l’intégration de l’atelier de découpe (infrastructure, circulation, frigo, charges de fonctionnement, personnel,…).  Sa situation serait aussi plus intéressante et accessible, en bordure des nationales 95 (nord-sud) et 835/952 (est-ouest) et de l’axe ferroviaire Athus-Meuse (ligne de fret structurant).

D’après nos calculs, l’investissement pourrait être amorti rapidement (au regard du déficit actuellement à la charge de la seule commune de Gedinne) : moins de 5 ans dans la perspective d’un partenariat public/privé.  Si cette infrastructure était réalisée dans le cadre de la RCA (Régie Communale Autonome), la commune pourrait par ailleurs récupérer la TVA relative au développement et au fonctionnement de ce nouvel abattoir.

Il est étonnant que notre bourgmestre balaie cette proposition constructive d’un revers de la main.  Au minimum, nous espérions que la majorité envisage de réfléchir à la question en associant, comme le proposent aussi nos partenaires de minorité (Aux 12 Gedi Oui), l’ensemble des forces vives – dont évidemment la coopérative Cofarme – motivées par une large réflexion sur la question.

Le déficit de l’abattoir : un sérieux malaise… à transformer en opportunité !

Si nous estimons que l’abattoir communal est un magnifique outil, dont la disparition serait catastrophique, son déficit récurrent de 70-80.000€ annuel, nous apparaît comme problématique.  Il est normal que certains services communaux soient déficitaires et qu’une part du « coût vérité » de certaines infrastructures publiques soient prises en charge par la commune (comme c’est par exemple le cas pour les infrastructures sportives, dorénavant gérées par la RCA). Il ne devrait pas en être de même pour l’abattoir, qui est un « outil industriel et commercial », au même titre que les Arpents Verts ou le Village de Vacances de Vencimont.  S’il est parfois nécessaire que la commune « soutienne » le démarrage d’un tel outil – comme c’est encore le cas des Arpents Verts, qui n’ont pas encore atteint leur vitesse de croisière -, il n’est pas normal que la commune doivent encore injecter annuellement de tels montants, pour assurer le fonctionnement et la survie d’une infrastructure qui existe depuis un demi-siècle, et dont les bâtiments sont amortis depuis belle lurette !

De plus, l’abattoir ne rend pas service uniquement aux éleveurs et bouchers de la commune de Gedinne : il serait dès lors opportun d’appliquer le même principe que pour les infrastructures sportives, en pratiquant des tarifs différenciés entre les éleveurs et bouchers résidants sur la commune de Gedinne… et ceux des autres communes, qui profitent eux aussi de cette infrastructure, portée et soutenue par les deniers des citoyens gedinnois !  Cet argument alimente aussi notre proposition de créer un nouvel abattoir sur le ZAE, sous forme d’une intercommunale (ou structure équivalente), afin que les investissements autant que les frais de fonctionnement soient – dans un premier temps – portés par l’ensemble des communes qui en retirent – indirectement – profit !

Nous pensons que les 70-80.000€ injectés annuellement pourraient mieux servir la « communauté » gedinnoise, en soutenant tout autant les producteurs, éleveurs et « métiers de bouche » de la commune.  Par exemple, plutôt que d’augmenter le prix des repas scolaires sans en augmenter la qualité nutritionnelle et gustative, nous encourageons la commune à modifier – enfin ! – le cahier des charges des repas servis dans les cantines des écoles communales et autres institutions soutenues par la commune (Arpents Verts, Résidence Saint-Hubert,…), afin d’y intégrer les critères de « producteurs locaux » et bio, mais aussi les critères du « mieux manger » que nous défendons de longue date et proposons régulièrement à la majorité.

D’autres initiatives pourraient être initiées ou soutenues, qui permettraient le rayonnement des produits locaux et des artisans qui les produisent : viande et légumes, mais aussi produits laitiers, miel,… et même herbes aromatiques et autres tisanes !  Un « comptoir des produits locaux » pourrait par exemple voir le jour en marge du nouvel abattoir et de l’atelier de découpe, sur l’extension de la ZAE.

Questions d’actualité

Géraldine Godart (E&MC) a interpellé la commune pour savoir si elle avait envisagé un retour vers toutes les personnes qui se sont monopolisées pour la confection de masques lors de la première vague de Covid-19 au printemps dernier, compte-tenu que la commune avait reçu un subside pour couvrir les frais relatifs aux mesures sanitaires prises durant cette première période (nous avions déjà interpellé la commune à l’époque).  Il semble que la commune ait envoyé un courrier avec un petit cadeau à l’attention de toutes les personnes en question.

Reportage Ma Télé: L’abattoir communal de Gedinne au centre des critiques de l’opposition – Matélé (matele.be)