Si ce Conseil communal de printemps n’était pas trop chargé, au moins un point aura eu l’occasion de bien fort nous ÉNERVER !
En effet, la majorité annonçait en séance – les documents préparatoires étaient tout sauf clairs sur le ce point (et le PV de Collège y relatif n’était pas plus riche d’informations) – que finalement, administration communale et CPAS allaient emménager à l’ancien Lycée d’état, sur le site de la Croisette ! Le ton était quelque peu désinvolte… mais cachait difficilement une certaine « gêne ».
En effet : le point « rénovation et agrandissement de la maison communale » est régulièrement apparu à l’ordre du jour des Conseils communaux de 2020 et début 2021. La saga a d’ailleurs rebondit à plusieurs reprises, pour présenter le projet, puis en augmenter le montant des travaux, puis en voter le budget… tout cela en évitant d’organiser une réunion de la CCATM (Commission Consultative de l’Aménagement du Territoire et de la Mobilité), dont c’est pourtant la raison d’être. Impasse faite sur le débat citoyen, c’est donc – uniquement – en Collège que la chose s’est discutée, pour systématiquement nous mettre devant le fait accompli en Conseil communal.
Si nous sommes bien conscients qu’il est nécessaire de moderniser l’outil, le projet de rénovation et d’extension de la maison communale nous a toujours paru hors de prix pour notre modeste commune de Gedinne (du côté des 1.100.000 € aux dernières nouvelles). Alors qu’aucune entreprise n’a répondu à l’appel d’offre pour ce chantier pharaonique, des « consultations » ont permis de faire apparaitre que le montant envisagé… n’était pas encore suffisant au regard du projet envisagé !
La commune a donc fini par entendre raison, et enfin se ranger derrière l’idée de rassembler les administrations communales en un « pôle » communal dans l’ancien Lycée.
Mais alors, pourquoi tout cela nous énerve-t-il tant ?!? Pour plusieurs raisons que voici :
- Voilà bien longtemps que l’idée de rassembler les administrations communales au Lycée a été évoquée. Très vite après l’acquisition de celui-ci, en fait, par nous (qui n’étions pas encore élus, mais déjà bien présents et concernés) comme par d’autres. La majorité a alors repoussé l’idée d’un revers de la main, et n’a entendu ni ce projet ni d’autres (comme l’autre projet ambitieux d’aménagement du Lycée que nous avons proposé ensuite, qui comprenait une infrastructure polyvalente, qui soit – entre autres – un acteur du développement économique et associatif de notre commune). A l’inverse, l’aménagement de l’ancien Lycée a pris du temps pour se mettre en route, et n’a surtout pas été pensé, élaboré, débattu. Le résultat est un méli-mélo d’aménagements, sans vue d’ensemble, sans économie d’échelle… et qui va maintenant encore être modifié pour pouvoir accueillir les deux administrations communales… dans une surface qui s’avèrera probablement trop étriquée pour répondre aux besoins et attentes !
- La réalisation des – différentes versions de – plans de la rénovation et de l’agrandissement de la maison communale ont nécessité le travail d’un.e architecte. Il en a été de même pour les travaux entrepris au Lycée. Il sera à nouveau nécessaire d’engager un.e architecte pour la réaffectation de l’actuelle maison communale et du CPAS, si la commune décide d’en rester propriétaire. Si l’ensemble du projet avait été pensé dès le début, et de manière intégrée et structurée, des économies d’échelle auraient pu être faites, tant dans le travail du.des architectes (en confiant l’ensemble de la rénovation et réaffectation à un seul « bureau », par exemple) que dans les travaux nécessaires à l’aménagement et la réaffectation des différents lieux. Dans le cas qui nous occupe, au minimum le montant payé à l’architecte qui a fait les travaux de rénovation et agrandissement de la maison communale est… perdu ! Juste pour vous donner une idée : les tarifs d’architecte varient entre 7% pour un bâtiment neuf et 15% pour une réhabilitation/rénovation d’un bâtiment existant : sur un budget de 1.100.000 €, nous parlons donc d’un montant devant se situer entre 70.000 et 150.000 €, en gros… (Nous avons demandé à la commune le montant exact qui a été payé… mais n’avons jusqu’ici pas obtenu de réponse : le bourgmestre parle dans l’interview de MAtélé d’un montant négocié avec l’architecte de 47.000€… mais ce chiffre semble farfelu, puisque le calcul définitif n’a toujours pas été réalisé par le service concerné de l’administration communale !*). Finalement, l’ensemble du « déménagement » de la maison communale et du CPAS seront mis dans les mains de l’INASEP qui sera payée 84.528 €, pour un budget actuellement pré-estimé de 968.000 € de travaux.
- …Et tant qu’à payer un.e architecte, les travaux sur le site du Lycée auraient pu faire l’objet d’un vrai projet architectural et urbanistique global, concerté en CCATM et intégrant les différentes fonctions du site.
- Quid de la réaffectation de l’actuelle maison communale et du CPAS ? A ce jour, la majorité n’a aucune idée de ce qu’elle va faire de ces bâtiments : les garder, les revendre… Encore une fois, si le projet avait été pensé dans sa globalité, les logements sociaux en cours de travaux dans les bâtiments de l’ancien Lycée auraient pu être aménagés dans ces deux bâtiments, avec plusieurs avantages :
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- Ces logements auraient été « intégrés » à la vie communale : on sait combien le fait de « ghettoïser » les logements sociaux est dommageable à la bonne intégration des familles qui y sont accueillies ;
- Des économies d’échelle auraient pu être effectuées (comme déjà expliqué précédemment), sur les frais d’architecte comme sur les travaux de réaffectation ;
- Des économies de fonctionnement auraient aussi pu bénéficier à ces logements, puisque ces bâtiments sont reliés au réseau de chaleur de la commune, ce qui n’est pas le cas du bâtiment du Lycée.
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Quel gâchis, quel gaspillage d’argent et d’énergie, quel temps perdu, quel déni démocratique ; quelle incapacité à gérer la commune « en bon père de famille », en associant dans la réflexion les forces vives et les avis éclairés ! Quelle arrogance enfin, à toujours tout mieux savoir que tout le monde, à systématiquement balayer les propositions constructives d’un revers de la main, à ne considérer l’opposition et les instances démocratiques (comme la CCATM) qu’avec mépris et suffisance !
Malgré tout cela, nous continuerons de faire « offre de service » de manière constructive, à la majorité et, plus largement, à la commune. Non pas que nous soyons les plus malins, les plus intelligents… mais bien parce que nous pensons qu’il y a plus à penser et imaginer dans la tête de 15 conseiller.e.s communaux, en associant les forces vives et réflexions des commissions consultatives (CCATM et PCDR/CLDR d’autre part)… que dans la tête de quelques-uns, seuls.
Pour information et rappel, le dossier de l’aménagement de la gare de Gedinne en logements sociaux est exactement dans la même impasse… mais la majorité poursuit droit devant :
- Un lieu totalement inadapté pour l’installation de logements : en moyenne, un train de marchandise passe tous les 1/4h durant la nuit, en produisant un vacarme accompagné de vibrations qui ne permet pas de dormir, malgré une isolation importante des murs et fenêtres ;
- Une stigmatisation des familles qui seraient accueillies dans ce bâtiment réaffecté, loin des commerces et services (en contradiction avec les prescrits concernant les logements sociaux) ;
- Un premier projet envisageant l’aménagement de 4 logements (dont un uniquement sous les toits, avec uniquement des fenêtres de toit, invivable l’été…), puis repensé en 3 logements… et toujours en réflexion, semble-t-il ?!? Chaque fois, ces modifications nécessitent le travail d’un.e architecte, pour repenser et redessiner le découpage et l’organisation des volumes…
Et là non plus, pas de concertation en CCATM…
D’autres points nous préoccupent
Dépotoir historique
Pour une raison encore inexpliquée (glissement de terrain, fonte des neiges, fortes pluies…), des déchets sont apparus au grand jour à l’arrière du chalet de ski de fond, en lisière de la route menant au massif de la Croix-Scaille (tour du Millénaire). Vous en aurez certainement entendu parler via les réseaux sociaux…
En fait, il est de notoriété publique que plusieurs « dépotoirs historiques » existent dans la plupart des communes wallonnes, et même parfois dans plusieurs villages de ces communes. C’est le résultat d’une pratique des années 1950-60-70’ – heureusement révolue – qui consistait à récolter les déchets ménagers et à les « enterrer » dans des décharges communales, parfois peu profondes, parfois dans les bois,… Sur la commune de Gedinne, ces endroits sont pour la plupart connus, recouverts de terre… ou parfois affleurants. En général, ces déchets restent enterrés et n’apparaissent pas au grand jour, mais quand c’est le cas, il s’agit de traiter le problème.
La solution la plus simple est évidemment de laisser ces déchets sur place et de les (ré)enterrer… là où ils étaient ! Mais ce n’est pas la solution préconisée par les instances wallonnes qui gèrent cette problématique : le Département du Sol et des Déchets ainsi que l’Unité de la Répression des Pollutions. Il est demandé aux propriétaires des terrains incriminés d’évacuer et traiter les déchets qui y seraient apparus, plutôt que de les enfouir dans le sol… même si c’est de celui-ci qu’ils « apparaissent ». Ce n’est malheureusement pas le choix qu’a fait la majorité communale, qui a décidé de rassembler l’ensemble de ces déchets en un périmètre plus restreint… et de les y enterrer, avec l’idée que « le jour où… », on pourrait les retrouver et les extraire sans effectuer de recherche (le lieu est identifié).
Si nous comprenons qu’il s’agit là de la solution la plus facile et la moins chère… cette solution ne répond pas aux attentes, demandes et obligations prescrites par la Région wallonne.
Coût de l’eau (redevance de distribution)
Comme chaque année, le « coût vérité » de la distribution de l’eau a été actualisé sur la commune de Gedinne.
Contrairement à d’autres communes associées via une intercommunale dans la gestion de leur eau, la commune de Gedinne reste une des rares communes à gérer seule « son » eau. Si les Gedinnois semblent attachés à cette « indépendance », cela a évidemment un coût soutenu par l’ensemble des citoyens à travers le tarif que nous payons pour consommer l’eau « du robinet » (il s’agit du CVD : le « coût-vérité » à la distribution de l’eau. Pour comprendre le principe du calcul du prix de l’eau en Wallonie, voyez par exemple ce lien d’AquaWal : https://www.aquawal.be/fr/prix-de-l-eau.html?IDC=501).
Cette année, le CVD pour la commune de Gedinne a été estimé à 2,73€ du m3, un montant quelque peu supérieur à celui pratiqué et autorisé par le Gouvernement wallon : 2,62€/m3. La différence de tarif (11 cents/m3) n’est pas encore trop importante et n’aura pas de conséquence inquiétante pour les finances communales cette année (de l’ordre de 15.000 € sur l’année, d’après les calculs du bourgmestre), mais il faudra rester attentifs à l’évolution de l’écart entre le CVD « gedinnois » et le CVD « autorisé » par la RW dans les prochaines années, afin que l’indépendance de notre commune dans la gestion de l’eau ne finisse pas par couter trop cher à la commune, et finalement, au citoyen.
C’est dans cet esprit d’attention à l’évolution de notre commune que nous avons encore posé plusieurs questions à la majorité lors du point « Questions d’actualité » (questions des conseiller.e.s communaux), entre autres sur les thématiques suivantes :
- Les « insignes » 50 km/h qui se décollent déjà dans les nouvelles entrées de village devraient être remplacées dès que les conditions météo le permettront… avec un traitement que nous espérons tous plus solide et pérenne ;
- L’aménagement de la place de Vencimont est au point mort : à notre demande, le bourgmestre reprendra bientôt contact avec l’INASEP pour continuer de faire avancer la mise en œuvre de cette deuxième fiche du PCDR ;
- Le chemin des Loges ainsi que la rue de Nevraudure devrait aussi bientôt recevoir un aménagement digne de ce nom, à l’occasion « de gros projets » (dixit le bourgmestre) envisagés dans le secteur… malgré le fait qu’elles n’aient pas le statut de rue/route (mais plutôt de chemin) ;
- D’autres questions (telle que la place de la forêt gedinnoise dans le soutien à la régénérescence des forêts – projet Get Up Wallonia) devraient obtenir des réponses et éclaircissements dans le futur .
L’Avenir, 2 avril 2021: Commune et CPAS aux Croisettes? (Gedinne) (lavenir.net)
.* Nous avons finalement obtenu le montant total qui a été payé à l’architecte – un bon 50.000€ HTVA -… cela reste à nos yeux un fameux gaspillage !