Dans ce Conseil communal de « rentrée » relativement classique de la gestion communale, deux points auront principalement attiré notre attention, qui témoignent chacun d’une gestion particulière des deniers communaux : le budget alloué à la rénovation de la maison communale et l’augmentation du prix des repas scolaires des écoles de l’entité.
Le Conseil communal aura commencé par une minute de silence en l’honneur d’Yves Léonard, ouvrier communal – fontainier – et chef du poste de secours à la zone DiNaPhi, décédé quelques jours plus tôt. La disparition de cet homme de qualité, professionnel, sérieux, réfléchi, soucieux du travail bien fait ; nous attriste particulièrement. Comme chaque citoyen gedinnois, nous avons toujours pu compter sur lui pour un avis, un éclaircissement, une explication sur le réseau de distribution d’eau de la commune autant que sur les questions de « secours » et la zone DiNaPhi. Au-delà de l’homme que nous estimions tous, c’est une mémoire, une connaissance du territoire qui s’en va. Il nous manquera et nous y penserons souvent. Nous répétons ici l’expression de nos sincères condoléances à sa famille et à ses proches.
La suite du Conseil communal a vu défiler quelques communications d’usage suivies de « l’état des lieux » des comptes et budgets des différentes fabriques d’église de la commune, toujours dans l’esprit d’un assainissement de celles-ci et d’une « normalisation » de leur fonctionnement.
S’en sont suivi quelques points relatifs aux cahiers des charges de travaux à venir, à Rienne (aménagement et réfections des rue Croix du Hêtre et Léon Demars, ainsi que de la liaison Rienne-Vencimont) et Gedinne (aménagement d’un piétonnier rue de la Morie, ruelle Delporet et Grand Place – Parvis de l’église). Ces derniers travaux du côté du hall sportif et de la caserne des pompiers ont soulevé quelques questions de l’opposition quant à la circulation, le choix des matériaux utilisés, l’entretien, l’écoulement et la percolation des eaux…
D’autres points auront été abordés relatifs à la « gestion quotidienne » de la commune, comme les marchés de fournitures en vue de l’acquisition d’une mini-pelle et le remplacement de deux véhicules pour le service de voirie, la première modification budgéraire du budget du CPAS ou une convention avec la Province de Namur relative à l’ASBL Groupement d’Informations Géographiques (GIG).
Deux points auront particulièrement attiré notre attention, qui nous semblent significatifs de la gestion budgétaire de la majorité communale : le cahier des charges du marché de travaux concernant l’agrandissement et la rénovation de la maison communale d’une part, et l’augmentation significative des prix des repas scolaires dans les écoles de l’entité, par ailleurs.
En cette période de « stress budgétaire » – en écho au « stress hydrique » dont souffrent nos forêts depuis plusieurs saisons… avec les retombées négatives, déjà maintes fois évoquées, sur les finances communales – la majorité a donc décidé d’un agrandissement et rénovation de la maison communale pour un budget de 1.034.277,50 € ( !)… mais aussi d’une augmentation non négligeable du prix des repas (et de la soupe) scolaires dans les écoles de Gedinne.
Dans quel contexte la majorité prend-elle ces décisions, quelque peu contradictoires ?
Comme nous l’avons expliqué dans notre précédent compte-rendu du Conseil communal du 1er juillet (toujours disponible en ligne, sur notre site : https://gedinne.ecolo.be/2020/07/08/conseil-communal-du-1er-juillet-2020-un-budget-a-la-hauteur/) qui évoquait la présentation des comptes 2019 pour notre commune, la situation budgétaire de la commune est alarmante, et ce depuis 3 ans déjà. Effectivement, l’évolution de tous les paramètres budgétaires témoigne d’un perpétuel tassement des moyens disponibles, et cela bien avant que les dégâts occasionnés par les scolytes à notre forêt ne se fassent sentir dans les finances communales, ni que la période Covid-19 ne soit intervenue ! Si plusieurs taxes et redevances ont été augmentées lors de l’élaboration du budget 2020, cela ne suffira pas à rééquilibrer les finances communales : c’est bien d’une modification structurelle dont la commune a besoin, pour se rediriger vers une gestion saine et pérenne des deniers publics. La majorité semble malheureusement sourde à nos interpellations, et n’envisage nullement de redresser la barre, ce qui ne manque pas de nous inquiéter. Au contraire, que décide la majorité ? Réaliser l’extension et la rénovation de la maison communale pour un budget prohibitif de plus d’un million d’euros !
Entendons-nous bien : nous partageons totalement le constat de la nécessité de rénover et agrandir la maison communale. Les services sont à l’étroit dans le bâtiment actuel, l’accueil du public – dont les personnes les moins mobiles – n’est plus adéquat, le bâtiment ne répond pas aux normes d’isolation thermique… En résumé, un « rafraîchissement » du bâtiment ainsi qu’une extension de celui-ci sont bienvenus ! Mais faut-il pour autant y consacrer un tel budget, surtout en cette période de vaches maigres ?!? Une telle débauche des moyens publics est une insulte, une gifle aux nombreux Gedinnois qui peinent à boucler leurs fins de mois, surtout en cette période de Covid-19 qui n’a pas fini de faire des dégâts auprès de nombre de citoyens, indépendants, entrepreneurs, commerçants, allocataires sociaux, étudiants… ; de tous âges et de toutes conditions !?!
Par contre, en réponse aux difficultés rencontrées par les familles en cette période de rentrée scolaire – entre budget des fournitures scolaires et « stress » lié à la présence du Covid-19 -, la majorité ne propose rien de mieux que… l’augmentation des tarifs des repas scolaires dans les écoles ! Concrètement, le prix des repas passe de 3€ à 5€ (augmentation de quasi 70%), et le prix du bol de soupe va doubler pour passer de 50 cents à 1€. La participation communale par repas diminue… mais elle se fera par contre des bénéfices sur la vente de la soupe, dorénavant ! Si nous comprenons qu’une augmentation du prix des repas soit nécessaire, surtout au regard des finances communales et d’un prix resté le même depuis 2008 ; nous estimons que cette augmentation des tarifs des repas est beaucoup trop importante « en une fois », et que le moment est particulièrement mal choisi !
En effet, nous avons proposé en mai une série de mesures afin de soutenir les citoyens, commerçants, indépendants et autres entrepreneurs touchés de plein fouet par la crise Covid-19 : mesures fiscales, à travers la réduction d’une série de taxes et redevances, mais aussi mesures « pratiques » pour faciliter la vie des citoyens gedinnois, les soutenir dans leurs efforts pour traverser la crise (https://gedinne.ecolo.be/2020/05/17/etudiants-tourisme-et-horeca-propositions-daccompagnement-par-la-commune-de-gedinne-dans-le-cadre-du-covid-19/). Aucune de ces mesures n’a été entendue par la majorité en place, et les débats qui s’en sont suivi aux Conseils communaux de juin – ou nous avions proposé la mise sur pieds d’un Groupe de Travail « Covid-19 » – auront témoigné du peu d’intérêt et de bienveillance que la majorité envisage envers les citoyens gedinnois !
L’esprit de nos propositions est bien de soutenir la population gedinnoise en cette période difficile, pas de lui imposer de nouvelles charges et difficultés !
Alors que nous défendons depuis plusieurs années une refonte du cahier des charges des repas scolaires en vue d’y ajouter des critères de proximité (producteurs « locaux », dans un périmètre « raisonnable » de Gedinne) et de bio (quand c’est possible), que nous proposons un jour sans protéines animales, l’introduction des épices et herbes aromatiques (afin d’éveiller la curiosité gustative des enfants),… – propositions refusées plusieurs fois par la majorité – nous pensons en fait que la commune désirerait voir disparaître ce service des repas, à terme…
Vous le savez, notre attitude est responsable au sein du Conseil communal. Nous savons reconnaître et nous associer aux bonnes pratiques, aux propositions valides et cohérentes… même quand il s’agit de décisions difficiles pour un groupe politique dans l’opposition : il serait parfois plus facile de s’opposer ou de s’abstenir sur certains points, de fuir nos responsabilités d’élus. Ce n’est pas notre manière d’agir : nous voulons être constructifs, amener des propositions, participer au débat de manière pondérée et respectueuse.
Mais il faut avouer que nous avons du mal à comprendre la logique de la gestion communale, et surtout la manière qu’a la majorité, depuis longtemps déjà, de gérer les finances communales. La politique d’acquisition, de construction, de transformation du bâti… est loin d’être raisonnable, et engage la commune – et ses citoyens – dans des frais sans cesse plus importants, pour de longues périodes (remboursement des prêts, gestion et entretien des infrastructures,…). En regard de ces dépenses importantes, les services aux citoyens – déjà modestes au regard de ce qui devrait être proposé dans notre commune rurale – ne cessent de s’affaiblir, ou de leur coûter de plus en plus cher.
Ce n’est vraiment pas la politique que nous défendons : nous pensons au contraire que les citoyens, dans leur ensemble, doivent être au centre des préoccupations de la politique communale.